Ma colocataire indésirable...
Bonsoir le monde, j'espère que vous allez bien, ce soir j'ai juste envie de partager avec vous un peu de mon quotidien avec ma colocataire "Dame Fibro", sans doute parce-qu'hier je suis allée commander le fauteuil roulant que ma rhumatologue m'a prescrit, pour que je puisse me déplacer sur de plus grands trajets, car depuis maintenant un bon moment je ne peux plus marcher sur de longues distances. Je n'ai pas le moral en berne, c'est juste que c'est bizarre...
Chapitre 1
Cohabiter avec toi n’est pas chose facile pour moi, car pour toi c’est un détail. Pour arriver à vivre avec toi, il m’a fallu accepter de ne plus faire autant de choses qu’avant, ne plus être aussi rapide, ne plus prévoir puisque d’une heure à l’autre mon état peut changer du tout au tout, ce qui était très énervant les premières années, maintenant je fais avec, je crois que tu m’as apprivoisé car j’ai compris que de temps en temps il fallait te laisser le champ libre, pour que tu crois la victoire à ta portée.
Le regard des gens en santé est parfois difficile à supporter car tu es invisible ils se fient donc aux apparences, et évidemment quand je sors je fais attention à ma tenue, j’ai toujours aimé m’habiller encore plus depuis toi, je veux mettre de la couleur, des choses originales et j’ai de quoi grâce à mon amie Fée Tuxette qui me donne régulièrement des pièces que je n’aurai pas trouvé sans elle, petite dédicace à son attention. Alors ces gens se disent que finalement je ne vais pas si mal, et que je dois même en rajouter, voir même que je suis feignante et que je ne veux pas travailler, j’ai eu beaucoup de mal à accepter ces jugements surtout lorsqu’ils sont venus de personnes en qui j’avais confiance, et puis ça aussi j’ai appris à faire avec, ils peuvent penser ce qu’ils veulent, moi je sais qui je suis et c’est cela qui compte, rester soi malgré toi, malgré eux, rester soi mais différemment…
Au début, je voulais garder le même rythme qu’avant, résultat je m’épuisais et je finissais en vrac sur le canapé pour plusieurs jours à souffrir et à ne pas pouvoir profiter des bons moments, car tu m’en accordes quand même. Il m’a fallu un certain temps pour arriver à ne plus me juger moi-même et à écouter ce corps qui me disait à travers toi qu’il fallait stopper et souffler, que rien ni personne ne m’obligeait à faire tout ça, à part moi par peur de décevoir, pour que l’on soit fier de moi ou tout simplement parce-que c’était le rôle que je m’étais attribué dans cette vie d’avant toi.
Alors, j’ai réfléchi et j’ai vu que je n’avais passé mon temps qu’à m’occuper des autres, j’avais été la bonne copine que l’on pouvait appeler à n’importe quelle heure du jour et de la nuit toujours à l’écoute, toujours prête à rendre service, toujours prête à s’oublier pour que les autres soient heureux, tout ceci a eu un prix ma santé et mon équilibre émotionnel, et tu es arrivée.
J’ai beaucoup pleuré, je t’ai haï, je n’ai pas compris pourquoi moi ! Je n’ai pas compris non plus les amis qui n’en sont plus, l’isolement que la maladie provoque, heureusement dans ces moments-là je me raccrochai à mon mari et mes enfants, ainsi qu’à mes parents sans oublier mes amies de réseau social, qui quoiqu’on en pense ont été d’un soutien sans faille et sont encore là aujourd’hui.
Le plus dur à supporter à part la douleur physique qui est usante et qui peut rendre fou, c’est pour moi d’avoir un cerveau de jeune dans un corps de vieux, j’ai toujours été passionnée par mille choses, je n’ai pas fait beaucoup d’études et je pense que cette soif de découverte vient de là, je veux apprendre, découvrir, me nourrir de toutes ces choses qui rendent la vie intéressante, je veux m’émerveiller sur la beauté de la nature, les œuvres d’un artiste, la lecture d’un bon livre où du bonheur que peut procurer l’écoute d’une super chanson, tout simplement je veux VIVRE !
Aujourd’hui, j’ai quarante-six ans et je ne veux pas avoir le sentiment atroce d’être passée à côté de ma vie, je ne sais pas où tu me mèneras mais ce que je sais c’est que tant que physiquement je pourrais continuer, je continuerai à apprendre, pour ne pas mourir d’ennui.
Ce texte a été rédigé il y a deux ans, ma colocataire prend beaucoup de place mais on se connaît bien maintenant.
J'aimerai juste dire qu'il faut faire attention à toutes les infos qui circulent sur internet concernant des solutions miracle pour soigner la fibromyalgie, si il suffisait de boire une mixture à base de thym pour être guérie, croyez bien que non seulement je serai guérie mais en plus j'aurai gagné de l'argent en devenant vendeuse de thym!
De même certaines thérapies alternatives soulagent certains malades mais nous sommes tous différents, alors soyez gentils ne partagez pas tout et n'importe quoi, cela nous décrédibilise et nous n'avons pas besoin de ça.
Je vous souhaite une belle soirée et une bonne semaine, je vous embrasse et merci de me lire.
A très vite pour un nouveau post!
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